Biographie
Beethova Obas, c’est une histoire qui ressemble à un conte plein de rebondissements.
Heureux jusqu’à l’âge de cinq ans, sa vie bascule lors de la disparition de son père, l’artiste-peintre Charles Obas. Ce dernier prenait le pinceau pour dénoncer les injustices, son fils lui, prendra la guitare découverte dans son atelier quelques années plus tard.
Beethova Obas c’est celui qui eut la joie d’être le gagnant du concours American Airlines en 1988. La même année il reçoit le prix RFI.
Après son premier album, « le chant de liberté » qu’il dédie secrètement à son père disparu,
(cf le titre “Yon dènye mo”) un dernier mot, tout s’enchaîne : Malavoi l’emmène en
Martinique où il enregistre Nou Pa Moun. S’ensuivent, gloire et triomphe et les portes du
succès lui sont ouvertes sur tous les continents. « Si… » est l’album qui le mène aux étoiles
et fait de lui une star internationale.
Au Japon, où il est en concert, le public chante avec lui. En France, il participe aux émissions les plus connues telles Champs Elysées ou le Cercle de Minuit. “Envoyé Spécial” lui consacre une émission et l’équipe du tournage le suit en Haïti.
Sa recette ? Garder la tête froide et être une force tranquille. Beethova continue sa route. Il a beaucoup à dire et ses messages sont forts en mélodie. Amoureux de la musique brésilienne, Jao Gilberto, Venicius de Moraes et Gilberto Gil impriment en lui des sonorités qu’il mêlera savamment à une sauce cubaine et des rythmes haïtiens. Ça y est, Beethova a inventé une musique n’appartenant qu’à lui, c’est le CUBHABRA. (Cuba, Haïti, Brasil). Les habitués diront que dès les premières notes, on le reconnaît, on est tenu en haleine.
« Pa prese », son troisième album est également une réussite. Outre ses compositions, il revisite, corse, et donne un nouvel arôme à la composition “Couleur café” de Gainsbourg. L’empreinte de Beethova est désormais indélébile.
Plus de deux décennies après la sortie de cette perle trop peu connue, les thèmes liés au respect de la planète demeurent plus que jamais d’actualité.
Beethova continue à chanter les injustices, les abus de pouvoir, l’histoire de son peuple, mais la quiétude ne le quitte pas, « kè’ m poze » en atteste. Album à déguster les yeux fermés dans un silence de cathédrale pour comprendre qu’il sait où il va…il vise les hauteurs. M kon ki bò m’prale, an lè m’ap gade.
« Futur » prend naissance, par lui créé, par lui chanté, par lui imprimé. Beethova opère un véritable retour aux sources et fait appel à ses souvenirs. Un hommage émouvant, Bravo Manman, à sa mère trop tôt disparue, une femme extraordinaire dira-t-il “parce qu’elle a inculqué à ses cinq fils l’importance de l’éducation, boussole de la vie. “ledikasyon se bousòl lavi”. C’est elle également qui leur a appris l’amour du prochain, sans vengeance par delà la douleur et le chagrin. Alors, il pense aux autres Beethova, il souffre de savoir que des sans-papiers sont traités comme des sous-hommes. Rien à Cirer, claque comme une gifle : ...même si les douaniers sont armés j’avancerai…
Son septième album longtemps en gestation, voit enfin le jour !
Une fois de plus Beethova a décidé de mettre l’Homme au centre du débat. Il nous invite à reprendre confiance en nous, même si le pays est décrié. Le titre de son nouvel album nous remonte le moral : « Bon Bagay » ! Oui ! Des gens biens !